samedi 20 novembre 2010

Musiques coréennes à l’honneur

Crédit photographique : Lee Jin-hwan

Ouverture sur un répertoire rare


La Maison des Cultures du Monde programme, les 25 et 26 novembre prochains à 20 h 30, des artistes majeurs de la musique classique et cour coréennes. Il s’agit de notamment de Park Hyen-sook (cithare) et de Chung Jae-kook (hautbois piri). On y entendra de savantes pièces dépouillées aux sonorités inouïes tout autant que des extraits plus toniques inspirés d’airs populaires de cet extrême-orient musical finalement très peu programmé dans nos capitales européennes.

Deux dates à ne pas manquer pour les amateurs de curiosités et de raffinement musical.

Plus d’information sur le site de la Maison des Cultures du Monde
101 Boulevard Raspail, 
75006 PARIS
tel : 01 45 44 72 30



mardi 16 novembre 2010

Séance de prise de son AFDERS

Amateurs éclairés ou professionnels aguerris ?


Signal sur bruit a pu assister, ce dernier samedi 13 novembre, à une séance de prise de son organisée par l’AFDERS, Association Française pour le Développement de l’Enregistrement et de la Reproduction Sonores. Sous cette très sérieuse bannière se réunissent en fait des amateurs et des professionnels du son, pour le pur plaisir de l’échange, de la découverte de matériels audio, à l’occasion de conférences thématiques ou de la présentation de travaux personnels. 

Ou encore, comme c’était le cas ici dans les locaux du Conservatoire Hector Berlioz du Xe arrondissement de Paris, pour enregistrer des musiciens en chair et en os ! En l'occurence, le trio composé de la harpiste Isabelle Marie, de la soprano Jocelyne Lucas et du hautboïste Laurent Hacquard, venus pour interpréter des morceaux choisis de Donizetti, Offenbach, Rossini et Puccini.



L’ouverture des sacs à dos et mallettes de chacun des membres révèle de nombreux trésors. Jacques, l'oganisateur de la session (ici de dos) a par exemple  choisi un équipement très compact composé de l’enregistreur Tascam DR 680 et d’une paire de micros lettons JZ, marque qui se distingue par la qualité de fabrication des ses modèles et par l’interchangeabilité très facile des capsules par simple aimantation sur le corps des micros.


Mais on trouve également trois belles machines Suisses dans la panoplie de ces passionnés : le Nagra LB de Jean-Christophe, le Nagra V de Jérôme et le plus récent Nagra VI de Jean-Marie, président de l’association. Pour sa part, Claude a opté pour le Zaxcom Deva V, le concurrent américain.




L’installation des micros prend évidement pas mal de temps, puisque chacun est venu avec son support et ses propres modèles. C’est ainsi que les Beyer côtoient les Neuman (des modèles cardioïdes KM84, malheureusement plus fabriqués), que Claude installe sur une platine de sa fabrication dévolue à la prise de son sur cinq canaux (à gauche). Sans oublier la configuration MS déployée par Jérôme, et qui résulte de l’association de deux magnifiques micros «universels» Sennheiser MKH 800, à très large bande (image de droite).


Mais ici, la rivalité n’est pas de mise, et finalement, chacun trouve sa place, quitte à ce que les musiciens se retrouvent devant une véritable forêt de microphones ! Après plusieurs essais de prises, quelques mises au point «scéniques» s’imposent, afin de respecter un équilibre acoustique entre pupitres : on devra quelque peu éloigner Laurent et son bien nommé hautbois (éthymologiquement, instrument qui sonne "haut" c'est à dire fort), et réaligner la harpe d'Isabelle dans l'axe des micros afin que l'on en capte davantage d'attaque et de présence. Ces quelques ajustements effectués, l’enregistrement peut commencer, et servira de disque de promotion pour les musiciens.


Une session d’écoute comparative aura lieu un peu plus tard au cours de la saison 2010 - 2011 de l’AFDERS. Vu les moyens déployés, et les expériences combinées des intervenants, il n’en sortira forcément que du très bon. Entre temps, quelques autres sessions d’enregistrement auront été organisées…

Programme à consulter sur le site de l’association.













lundi 1 novembre 2010

Le Top 100 du Jazz





Le musicologue Frédéric Platzer vient de publier un intéressant ouvrage aux éditions Ellipses. «Le Top 100 du jazz» ne constitue pas une sélection des 100 meilleurs albums du genre, mais, de manière beaucoup plus pointue, une présentation détaillée des 100 standards les plus marquants selon l’auteur. Car l’histoire du jazz, qui se partage entre tradition orale et écrite, et qui fait la part belle à l’improvisation, est aussi pavée de nombreux morceaux historiques et puissamment codifiés, que les formations aiment à réinterpréter. Ces fameux standards issus de la tradition populaire, de comédies musicales, parfois extraits du répertoire de variété ou encore composés par les jazzmen eux-mêmes, et qui ont au fil du temps acquis le statut d’hymnes.

L’auteur se livre donc ici à un décryptage fin de ces morceaux, présenté sous forme d’une double page pour chaque standard qu’il a jugé opportun d’inclure dans sa sélection. L’approche est bien documentée, et s’attache à dégager quand et comment ces morceaux choisis sont devenus des standards. Elle résume sous la forme de petits paragraphes le contexte historique de chaque enregistrement, le rappel de la formation musicale impliquée, la structure et le plan des thèmes musicaux du morceau (extrait de partition à la clé), des informations et anecdotes liées à l’album dont il est extrait.

Cette sélection, forcément subjective, fait la part belle à de nombreux titres écrits ou repris autour des années 60, mais cite également des versions de millésimes bien antérieurs (l’incontournable «In the mood» de Glenn Miller (1939), dont le thème remonte à 1929), et des titres beaucoup plus récents tels que le «Little Piece in C for U», composition de Michel Petrucciani (dans sa version solo de 1998) ou le «Yesterdays» enregistré par le trio Jarrett/Peacock/De Johnette en 2001, près de soixante dix ans après sa création.

Il s’agit donc d’un véritable guide d’écoute et de (re)découverte de ces morceaux, dont certaines versions originales remontent au tout début du siècle dernier, utile à celles et ceux qui souhaiteront comprendre leur histoire. On pourra juste adresser à cet ouvrage le petit reproche de ne pas inclure d’illustration (pochettes d’album ou photos de musiciens) et de présenter une table des matières uniquement classée par ordre alphabétique de titre des standards. Des entrées complémentaires par noms d’artistes, titres d’albums et dates (des versions originales ou des reprises) n’auraient peut être pas été inutiles.

A noter que F. Platzer est également l’auteur, entre autres ouvrages, du «Top 100 du Classique», aux mêmes vertus didactiques et construit selon le même esprit.