mardi 22 décembre 2009

Coco & Igor au cinéma




A l’affiche à partir du 30 décembre, le nouveau film de Jan Kounen, qui retrace la tumultueuse rencontre entre Coco Chanel et Igor Stravinski.

On n’attendait pas forcément le réalisateur néerlandais (Dobermann, 99 Francs, Blueberry) dans le registre du film biographique d'époque.

Mais il faut admettre que la reconstitution historique est magistrale, et que, si l’on échappe pas à certains clichés - mais après tout, nous sommes au cinéma ! – le film est parcouru de fièvres intenses : fièvres créatrices, fièvre passionnelle entre deux êtres hors du commun.

On retrouve, dans les rôles titres, la française Anna Mouglalis (Merci pour le chocolat, J’ai toujours rêvé d’être un gangster) et le danois Mads Mikkelsen (le terrible «Le Chiffre» de Casino Royale !)







La bande son du film a été confiée à Gabriel Yared, avec, évidemment, des musiques originales de Stravinsky lui-même : Le sacre du printemps (interprété par le Berliner Philhamoniker dirigé par Sir Simon Rattle), la Symphonie d'instruments à vent, la Sonate pour piano, Les Cinq Doigts et Cinq pièces faciles. Elle a paru chez Naïve.



Crédits photographiques : Régine Abadia







samedi 19 décembre 2009

Exposition VIA Design 3.0 - jusqu'au 1er février 2010





Création de mobilier
ou mobilier créatif ?


Tiens, Signal sur bruit se lance dans le meuble ?
Non pas !

Mais lorsqu'une exposition qui vient juste de commencer donne à voir de très beaux objets contemporains et qu'il y a coup de coeur, pourquoi ne pas en dire un mot, même dans une publication initialement dédiée à l'image et au son ?



Et d'ailleurs, plutôt qu'un long discours, les quelques images ci-contre donnent un aperçu de ce que l'on peut y voir.

C'est à la sortie de la première (retardée) de Glossopoeia, création musico-chorégraphique très réussie dont nous avions commenté les répétitions, que la rencontre, quasi fortuite, s'est produite ! Même avec de superbes tableaux encore dans les yeux, je ne pouvais rester insensible à la très belle mise en scène de cet échantillon de 30 ans de design domestique composée par l'association VIA (Valorisation de l'Innovation dans l'Ameublement, fondée en 1979) et le Centre Pompidou.

Y sont présentées plus d'une quarantaine de pièces, que l'on doit à des créateurs de renom - Garouste et Bonetti, Andrée Putman, Jean Nouvel, Philippe Starck, Jean-Michel Wilmotte - ou à des artistes un peu moins connus.

Et il reste finalement assez difficile (au moins pour le non-spécialiste que je suis) de déterminer l'âge de ces différentes pièces. Car même les plus anciennes portent en elles une modernité toujours très actuelle, voire futuriste (et encore peu rencontrée dans la majorité des intérieurs !).

Pourtant, il s'agit bien ici d'objets de première utilité : chaises, tables, secrétaires, chauffeuses, étagères, lustres ou canapés.

Dommage que l'audace qu'ils véhiculent les cantonnent aux galeries de déco les plus exclusives ou aux lieux d'expositions muséographiques  !

Mais en l'occurence, l'entrée à l'exposition est gratuite. Et l'on peut passer le temps que l'on veut à admirer ce mobilier ! On aurait tort de s'en priver, je vous l'assure...

VIA Design 3.0
30 ans de création de mobilier (1979 - 2009)
Forum bas, niveau -1
Entrée libre de 11 h à 21 h
Un colloque sur le thème : Projeter, expérimenter, montrer, entreprendre aura lieu le 18/01/10, de 14h00 à 18h30, dans le grand auditorium du Centre Pompidou. Pour s'y inscrire : via.ac@mobilier.com






Animato débusque les jeunes talents !



Aujourd’hui,
les grands pianistes de demain


L’association Animato, fondée en 1993, présidée par Patrick Amat et animée par son directeur artistique le pianiste Marian Rybicki (ci-contre), s’est donnée pour objet de révéler les jeunes talents d’aujourd’hui.

Animato construit donc d’année en année une programmation naturellement centrée autour du piano permettant au public de découvrir de nouveaux interprètes, sous la forme des «Mardi d’Animato», qui se déroulent à la salle Cortot (17e arrondissement de Paris).

Particularité de ces concerts, où chacun trouve son compte : ils sont gratuits, avec participation libre à l’issue des représentations. Mais on peut aussi adhérer à cette association afin de contribuer de manière plus durable à son action.

En marge de ces récitals, Animato organise aussi des concerts accueillant des artistes de grande renommée, des stages d'été, des rencontres internationales de jeunes pianistes, des festivals, des conférences.

En 2009, cinq Grands Prix de concours internationaux majeurs ont été remportés par des pianistes soutenus par l’association ! Nous retrouverons notamment deux de ces lauréats, Sofya Gulyak et Alexander Schimpf, au cours de la programmation du début d’année 2010.


Le 19 janvier :
Sofya Gulyak (1er Grand Prix du Concours International de Leeds 2009), dans Bach, Chopin et Prokoviev,
et Evgeny Izotov (1er au Concours du Diplôme Supérieur de Concertiste de l'École Normale de Musique de Paris 2009) dans Schubert et Chopin.

Le 26 janvier :
Maria Masycheva (2ème Grand Prix Marguerite Long 2009), dans Haydn, Schumann, Franck et Llapounov,
et Alessandro Taverna (1er Prix du Concours International de Piano du Minnesota 2009) dans Bach, Mendelssohn et Stravinsky.

Le 2 février :
Andrew Brownell (2e Grand Prix du Concours International de Leeds 2006), dans Rameau et Hummel,
et Jinning Kong (Lauréat du Concours International de Piano de Leeds, 2009) dans Prokofiev et Chopin.

Le 9 février :
Alexander Kobrin (1er Grand Prix Van Cliburn 2005), dans Chopin,
et Alexander Schimpf (1er Grand Prix du Vienna Beethoven International Piano Competition 2009), dans Haydn, Debussy et Liszt.

A noter également qu’Animato fêtera le 25 mai 2010 son 500e jeune artiste, et tiendra son XIIe Concours International "Grand Prix Animato" les 5, 6 et 7 décembre.

Mais nous ne manquerons pas de revenir plus en détail sur la programmation 2010 d'ici là !

Les Mardi d'Animato
Salle Cortot, 78 rue Cardinet, Paris 17ème

L'association ANIMATO
65 Quai Branly - 75007 Paris
Tél / Fax : 01.45.55.93.92
















vendredi 18 décembre 2009

Le son de l'absence - Christian Brenner




Cette journée du 17 décembre, si proche de Noël, fut riche en cadeaux par anticipation. Tout d'abord grâce à cette abondante chute de neige qui a recouvert Paris pour la première fois de l'année ! Un cadeau il est vrai un petit peu empoisonné pour ceux qui doivent circuler dans la capitale. Mais un Noël sans neige peut-il être totalement réussi ? L’enfant qui sommeille en chacun de nous ne peut répondre à cette question que par la négative... Et lorsqu’il fait bien froid, qu’y a-t-il de plus réconfortant que se retrouver à l’abri, un verre à la main, devant une formation de jazz ?

Ca, c’était le cadeau du soir : la présentation feutrée du dernier disque de Christian Brenner au Café Laurent. Les guirlandes et les lumières des vitrines du 6e arrondissement – haut lieu du jazz parisien - nous guidaient en effet en douceur vers un endroit cossu et chaleureux, l’un des beaux rendez-vous des amateurs de musique live dans la capitale.

Nous y retrouvions donc Christian Brenner (piano, composition), entouré d’une nouvelle formation : François Fuchs (contrebasse), Olivier Cahours (guitare électro-acoustique) et Pier Paolo Pozzi (batterie), à l’occasion de la sortie du Son de l’absence, le deuxième disque du pianiste.

Aux commandes dès 19h15, Christian Brenner annonce tout de suite le climat : ses nouvelles compositions très harmoniques ménagent beaucoup d’espace entre les instrumentistes et concrétisent le plaisir de jouer ensemble, entre musiciens qui se connaissent bien, qui se fréquentent depuis longtemps.

Et le groupe démarre d’ailleurs avec un premier très beau titre, celui qui donne son nom à l’album… Raffinement mélodique, légèreté des harmonies et accompagnement rythmique subtil dessinent une ouverture de set qui promet détente et relaxation, dans ce cosy-corner distingué mais décontracté.

Le quartet ici réuni renoue avec une forme de jazz plutôt classique et mélodieuse - avec de temps à autres une petite touche latine pas déplaisante - qui ne peut que séduire l'oreille de l'amateur de belles sonorités ! Le piano de Brenner est avant tout sensible et séducteur. Tout au long des morceaux, on apprécie ses harmonies travaillées qui en font l'instrument roi de cette formation.

Mais ce jazz atmosphérique est aussi merveilleusement servi par un guitariste au style cristallin – qui n’est pas sans évoquer Pat Metheny ou Philippe Catherine - même si certaines compositions presque mélancoliques suggèrent davantage un ciel gris-bleu de fin d’automne  qu’un soleil éclatant de lumière crue. Car cette formation distille une gamme de tonalités plutôt pastel et non un chromatisme exarcerbé.


Des musiciens très doués mais qui jouent sans aucune esbroufe, tel le discret contrebassiste, qui se laisse pourtant aller à quelques beaux développements solistes sur certains morceaux... Et les titres s'enchaînent pour un set de près d'une heure...


Dédié à sa fille qui ne tient pas en place (!), Christian Brenner nous propose enfin Nonotwingo, en guise de rappel.
Et l’ensemble se montre alors capable d'envolées énergiques et d'un groove soutenu, bien appuyés par un batteur à la gestuelle très marquée, en dépit de la relative exigüité des lieux...



Si vous voulez retrouver (ou découvrir) cette ambiance au disque, c’est assez simple.
Vous pourrez acquerir cet album en vous rendant au Café Laurent. Christian Brenner, qui préside aux programmations de l’endroit les jeudi, vendredi et samedi soirs, s’y produit d’ailleurs régulièrement.
Ou bien directement par correspondance sur son site : http://www.christianbrennerjazz.com/.

Mais lorsque l'hiver musical s'annonce aussi doux, on aurait de toute façon bien tort de rester calfeutré chez soi !











samedi 12 décembre 2009

SIEL SATIS RADIO 2009 - 1



L'incontournable salon de la technique et de la production audio-visuelles

Juste après les journées de l’audio (vidéo) grand public - disons plutôt «domestiques», voir les articles consacrés aux salons HiFi Home Cinéma et Haute Fidélité - le SIEL SATIS RADIO ouvrait ses portes aux professionnels de l’image et du son du 20 au 22 octobre derniers.



Matériel de sonorisation et d’éclairage spectacle, équipements de prise de vue et de son, régies vidéo fixe ou mobiles, sociétés de production et de reportage, les principaux acteurs du secteur audiovisuel étaient présents, des multinationales nippones telles que Sony JVC, Panasonic… aux marques plus confidentielles mais réputées parmi les professionnels : Nagra, Studer, Schoeps et Sennheiser bien sûr, mais aussi Christie Digital Systems (projecteurs vidéo professionnels), Projection Design (aussi très présent sur le créneau professionnel), SSL (tables de mixage), les optiques Fujinon (pour caméra ciné argentiques et numériques), Yamaha Musique, Roland, etc. Impossible de tous les citer, car 275 exposants au total étaient présents… pour près de 26000 visiteurs !

Un marché plutôt B-to-B (*), mais qui concerne aussi le spectateur final, l’acheteur de musique et d’images enregistrées, le radio-télé-vore...

Des conférences étaient également organisées en différents point de ce salon, lequel occupait le plateau d’un pavillon du palais des expositions de la Porte de Versailles. Signal sur bruit a assisté à certaines de ces conférences, et vous donne aujourd'hui un aperçu, en léger différé (!), de celles dont les sujets recoupaient les préoccupations et intérêts des audiophiles et vidéophiles lecteurs de ce magazine.

Le concept FAN : quand la chaîne d’acquisition du son se fait 100 % numérique

Pour l’amateur de musique et d’audio, un intéressant sujet était consacré à la norme «Full Audio Numérique», joli franglicissisme inventé par Alain Roy (Espace Concept – You-can) en collaboration avec quelques grandes marques de matériel de prise de son. Guillaume Eheret, représentant Sennheiser France, participait aussi à ce débat.

Comme le rappelait en préambule Eric Moutot, ingénieur du son, journaliste et modérateur de ce débat, l’image numérique a pris beaucoup d’avance sur le son ces dernières années, et ce malgré l’important surcroît de puissance processeur et de capacité mémoire nécessaires à la captation, à l’encodage et au stockage des images. En effet, que ce soit en image fixe ou animée, cela fait des années que le dispositif de prise de vue intègre un capteur numérique - dont la résolution et la sensibilité ne cessent d’ailleurs de s’améliorer - situé juste derrière l’objectif. La conversion du signal de l’analogique vers le numérique est donc réalisée «à la source», tout comme le cryptage de ces informations et leur stockage.

En prise de son, la démarche majoritaire encore aujourd’hui consiste à placer des micros (100 % analogiques) sur une scène ou dans un studio, à les connecter à des préamplis distants – le cas échéant à travers des boîtiers de raccordement. Puis à attaquer une régie ou console de mixage, et enfin un convertisseur analogique-numérique, qui peut lui-même être situé encore quelques mètres (voire dizaines de mètres) plus loin. Et nous sommes enfin dans le domaine numérique ! Dans le cas de grandes salles de concert, le signal analogique de très faible amplitude généré par les micros installés sur scène doit donc traverser de nombreux «obstacles» avant d’être converti, parfois une centaine de mètres plus loin, dans un studio. Il est vrai que dans ce cas, les préamplis micros auront été insérés dans le trajet du signal à proximité de la scène, afin de compenser les affaiblissements dus à la longueur des câbles. Mais globalement, pertes de niveau et autres rotations de phase sont au rendez-vous sur le trajet du précieux signal…

Et puis il y a cette technologie tout numérique, qui permet de poser ici et là des micros - intégrant d’origine un convertisseur, un circuit de traitement du signal et une interface numérique au standard AES42 - et de les raccorder à un «bus» unique qui serpente entre les pupitres. Dans le cas le plus simple, le micro délivre au réseau un signal numérique de fréquence d’échantillonnage prédéfinie. Dans le cadre de la norme FAN, les micros sont également télécommandables : on peut ainsi les configurer à distance, modifier leur diagramme polaire et leur fréquence d’échantillonnage, mettre en oeuvre des filtrages ou une fonction limiteur, depuis une régie centralisée !


Selon ses promoteurs, cette technique, très bien adaptée à la sonorisation «live», n’a pratiquement que des avantages : meilleure définition globale du message, dynamique respectée sans nécessité de «pousser le volume», positionnement et réglage des micros moins critiques, reproductibilité simplifiée du mixage d’un concert d’une salle de concert à une autre dans le cas d’un spectacle itinérant… Mais il y a bien quelques inconvénients : un investissement supérieur (au moins si l’on a un nombre faible nombre de pistes à traiter, car les économies d’échelle n’apparaissent qu’au-delà de 32 voies à traiter), la parc limité de références de micros actuellement disponibles, le changement d’un certain nombre d’habitudes chez les professionnels du son et chez les musiciens (problématique des retours de scène).

Par ailleurs, en matière de prise de son studio de formation classique, le résultat obtenu par une bonne prise de son de ce type confine à l’exceptionnel.

Signal sur bruit s’est en effet procuré le CD/SACD intitulé  100% Beethoven, qui comprend les concertos pour piano de Beethoven, interprétés par Mari Kodama et le Deutsches Sinfonie-Orchester Berlin placés sous la direction de Kent Nagano.
 
Un enregistrement 100 % numérique de 2006, le premier du genre, réalisé aux studios Teldex avec le concours de la firme Neumann, et mettant en œuvre toute une panoplie de microphones numériques des séries D-01 (ci-dessus) et KM (ci-contre).

Son mixage a été effectué sur station Merging Technologies Pyramix, sans aucune compression, et avec juste un peu de réverbération ajoutée à l’aide d’une unité Lexicon 960.



Résultat : haute définition et dynamique époustouflante sont bien au rendez-vous, rien déjà que sur la couche CD de ce disque. Ce n’est sans doute pas le seul disque réalisé de cette manière à ce jour, mais on ne sait malheureusement pas toujours tout sur les conditions d’enregistrement de nos galettes préférées. En tout cas, une technique à suivre !


(*) Business-to-Business : désigne un marché où les entreprises vendent leurs produits et/ou services à d'autres entreprises ou à des professionnels (et non au client final, ici le "spectateur" au sens général du terme).



Crédits photos salon : SIEL SATIS RADIO






SIEL SATIS RADIO 2009 - 2


L’avenir du Blu-ray
(passe-t-il par la 3D ? ndlr)






Une autre conférence rassemblait un large panel de professionnels éditeurs et constructeurs, dont Delphine Kihl (Chef produit Blu-ray chez Panasonic), Laurent Jaconelli (de la société d’authoring DVD et Blu-ray Mastery), Arnaud Brunet (Directeur des relations extérieures chez Sony France et Secrétaire de l’Association Blu-ray Partners France) et Patrice Ribourg (Marchés professionnels Blu-ray chez Sony).

Les constructeurs présents à cette table ronde animée semblaient assez optimistes sur l’avenir du Blu-ray, qui pourrait bien être le dernier support physique de l’histoire destiné à la vidéo. Un optimisme peut-être un peu forcé dans l’état actuel des choses, même si la France apparaît plutôt en avance sur le marché européen.

Aux Etats-Unis, ce sont désormais 10 millions de foyers qui sont équipés d’un lecteur Blu-ray - avec une progression importante du taux d’équipement en 2009 : +72 % par rapport à l’année précédente. 40 millions de disques y auront été vendus cette année pour un total de 1500 titres disponibles. Une pénétration plus rapide que celle du DVD à l’époque de son introduction.




En France, 1000 titres sont aujourd’hui disponibles, et sont en général mis sur le marché 4 mois après la sortie d’un film en salle. Mais le parc de lecteurs Blu-ray reste faible : 230000 appareils en juillet dernier, possiblement 450000 d’ici à la fin de l’année, alors que les chiffres de vente d’écrans plats s’envolent (7 millions d’unités en 2009, dont plus de 30 % sont à la norme HD ou Full HD). Mais il faut ajouter au parc des lecteurs de salon le très bon score réalisé par la Play Station 3 (dont la section Blu-ray est longtemps restée l’un des meilleurs lecteurs du marché) : 2 millions d’unités en auront été vendues au 31 décembre 2009. Ainsi que le chiffre de plus de 400000 lecteurs/graveurs Blu-ray à destination informatique.

Et même si ces chiffres sont voués à une progression naturelle, on ne peut pas encore parler de mouvement de masse, d’engouement franc pour cette nouvelle technologie. Le DVD reste le support préféré des amateurs de cinéma et de concerts à la maison, et le restera probablement jusqu’en 2012 !C’est facile à comprendre : les foyers sont maintenant équipés de lecteurs DVD et d’écrans plats - voire de projecteurs – dont beaucoup sont d'ailleurs tout juste HD Ready ! Le catalogue de références DVD disponible est immense, leur prix reste modéré et leur disponibilité en vidéoclub ou sur le marché de l’occasion est excellente. Sans même parler d’autres formes de concurrence : la TNT HD et les offres internet TV des opérateurs de téléphonie, qui rendent la VOD (Video On Demand) très accessible financièrement (même si la qualité des streams véhiculés sur internet reste encore perfectible).

Par contraste, le Blu-ray disc est cher, encore peu présent en magasins ou vidéoclubs, et son packaging complètement raté le dessert sans doute. C’est peut être un détail, mais c’est une hérésie totale d’un point de vue marketing que de vouloir faire payer plus cher qu’un DVD un produit encapsulé dans un boîtier marginalement plus petit, présenté dans un plastique au bleu électrique d’un goût douteux qui a bien du mal à lui donner un look de support haute résolution. Si une vraie rupture technologique avait permis de réduire encore sensiblement le diamètre du Blu-ray par rapport au DVD (comme lorsque nous sommes passés du vinyle de 30 cm au CD de 12 cm), le fait même de proposer un support plus compact aurait peut-être suffit à le faire se démarquer. Mais là, c’est un flop !

«Et la qualité d’image (et de son), très supérieure, qu’en faites vous ? Et les fonctionnalités interactives avancées ?» s’écrieront les promoteurs de ce standard. Certes, ces points sont réels, tout au moins évidemment si la masterisation du disque est bien conduite - pour l’argument qualitatif. Mais pour le grand public, pour l’amateur lambda qui ne coupe pas le lumen (ou le décibel) en quatre, ces améliorations, même si elles sont indéniables, ne valent sans doute pas la peine que l’on dépense plus (surtout dans la période actuelle), que l’on retourne une fois encore au magasin pour se rééquiper d’une nouvelle machine - alors que la précédente a déjà perdu beaucoup de sa valeur et est probablement invendable.

Le fiasco récent des SACD et autres DVD-Audio est bien là pour le montrer : le potentiel de qualité sonore intrinsèque – et d’immersion sonore, grâce à la présence de canaux centraux et arrières – n’a su constituer un avantage décisif pour ces formats. Malheureusement, nous devons constater que pour la plupart de nos concitoyens, disposer d’un son présenté comme «pur», car a peu près défini du grave à l’aigu, dépourvu de craquement et de distorsion manifestes – ce qu’apporte déjà le CD Red Book - est ressenti comme largement suffisant.

Il en va de même de l’image, à partir du moment où les couleurs sont vives, les mouvements relativement fluides et le contraste correct. Du moment qu’il n’y a pas de rayure sur le film ! Cela paraît peut être un peu radical, mais ouvrons les yeux : pendant combien de temps nous sommes nous contentés d’une définition image (TV) indigente, d’une fréquence de balayage tout juste compatible avec la persistance rétinienne et d’un procédé qui n’offrait même pas une bonne séparation physique des informations de luminance et de chrominance !




Sur l’ensemble des foyers équipés (disons en France), combien de possesseurs de systèmes home-cinéma basés sur du DVD iront se coucher contrariés de ne pas avoir pu apprécier le naturel absolu du grain de peau de Milla Jovovich dans le 5e élément, au point d’opter d’ores et déjà pour un autre système ?

On ne reviendra certes pas à la cassette VHS (et c’est tant mieux) ni au LaserDisc (l’ancêtre analogique des DVD, qui n’avait pas que des défauts) – alors que du côté audio, le vinyle est de retour depuis des années dans bien des pays (lire le compte rendu du dernier salon Haute Fidélité). Mais l’actualité montre que le CD, même s’il est loin de se porter comme un charme, reste le support physique le plus massivement vendu (sauf au États-Unis, où c’est le… 33 tours !). Et voyez : l’intégrale des Beatles remasterisée 24 bits est dans tous les présentoirs… En quel format ? SACD ? DVD-Audio, que savent désormais lire pratiquement tous les lecteurs DVD de la planète ? Non ! En CD. Sous le même codage final qu’il y a 30 ans ! Il n’est même pas question (pour l’instant au moins) de pouvoir télécharger cette somme musicale en format HD depuis un site Internet…



A mon sens donc, le salut du Blu-ray disc s’il existe passe par l’arrivée de la 3D - et c’était aussi ce qui ressortait finalement de cette conférence. Car cette technique est probablement la vraie révolution qui s’annonce tant au cinéma que chez soi. Elle s’appuiera pour le particulier sur le standard HD dans sa forme actuelle, et nécessite un média de grande capacité et de grande vitesse de lecture, comme en est seul capable le Blu-ray. Le débit mis en jeu pour une image 3D animée de haute qualité dépasse encore largement les accès les plus rapides à Internet. Mais l’image, comme la musique, est vouée à la dématérialisation du support. Nous allons juste devoir attendre un peu que le FTTH ou (Optical) Fiber To The Home soit une réalité suffisamment massive pour qu’éditeurs et opérateurs s’y retrouvent et développent des services en synergie.


Encore quelques bonnes années pour que l’on puisse d’un seul clic de souris, commander et visionner Avatar chez soi en 3D dans son format original respecté. Et nous nous exclamerons alors : «Vous vous rendez compte, à sa sortie fin 2009, cette vieillerie mal foutue a fait exploser le box-office !».


Nous serons en 2019, et il manquera encore au moins deux dimensions à un bon spectacle home-cinema : olfactive et tactile…





Première sortie publique d'Illaps au Triton


Les fauves sont lâchés
dans la ville !



Dans quelques années, nous pourrons dire : "Nous y étions !". Où ça ? Au premier concert public d'Illaps, ce jeudi 10 décembre au Triton (Les Lilas).

Plus qu'un long discours, ces quelques images vous donneront une impression (malheureusement muette) de cette performance. Mais vous pourrez consulter les notes du concert privé  du 19 septembre dernier pour comprendre un peu mieux de quoi il s'agit.

Nous retrouvions donc les cinq phénomènes d'Illaps, en toute grande forme, menés bandonéon vibrant par leur leader Tristan Macé. Virtuosité, inspiration, engagement total, humour corrosif étaient au rendez-vous de ce concert formidable ! S'ils continuent à assurer comme ça lors de leurs prochaines dates, on risque fort d'entendre parler de cette formation encore un certain temps.

Et c'est tout le mal qu'on leur souhaite !




Tristan Macé, fondateur d'Illaps,
"responsable mais pas coupable"
selon ses propres dires.
Pas coupable
C'est la faute à la Mère Michel tout ce chahut,
 peut-être ?



Ce batteur est juste fou ! Il développe en permanence des patterns incroyablement compliqués... et s'appelle François Merville.




Le contrebassiste Kentaro Suzuki... visuellement assez calme, mais acoustiquement très présent !




Une section de cuivres hurlants,
 assurée par Vincent Lê Queng et Sébastien Llado.
Rien à voir avec la Motown mais ça rutile bien quand même...




Et comme la scène du Triton était truffée de micros (Neumann, s'il vous plaît), nous aurons peut être droit un jour à un bel enregistrement de cette inoubliable prestation !