dimanche 1 février 2009

En exposition à la MEP


Février - Avril 2009


Robert Combas - «Le frimeur flamboyant»

La MEP accueille tout d'abord Robert Combas, qui expose une série de portraits (souvent doubles), très hauts en couleurs, exploitant une technique mixte photo + peinture. «Le frimeur flamboyant» et «J'y comprends plus rien» attirent le visiteur dans un parcours dense, trash et saisissant, qui s’achève dans la petite salle des portraits de femmes en pied, provocatrices, menaçantes et vulgaires, élevées au rang de (paradoxales) divinités.On pourra finir - ou commencer - la visite par la courte vidéo où un Combas sympathique en diable parle de la figuration libre sans jamais vraiment finir ses phrases... sauf pour nous apprendre qu’il n’emprunte que rarement la ligne droite, qu’il est un habitué des accidents de parcours, et qu’il s'autorise du coup à tomber dans toutes sortes de trappes. Le doute, moteur fondamental de la démarche créatrice !… Qu’il est surpris, aussi, que la MEP lui ait proposé une exposition, et qu’il a fait en sorte que dans ce lieu, la photo ne ressemble plus à la photo...

François Rousseau – «Atelier»
 
On aime aussi s’immiscer dans l’ «Atelier» de François Rousseau, galerie de nus symboliques photographiés à la chambre.
Deux approches sont proposées au visiteur : le face à face direct avec le modèle, qu’il soit exposé en tirage de petite taille ou en format géant, ou bien la mise en scène travaillée en profondeur, aux multiples plans et niveaux de lecture, d’une construction toute vermeerienne.
Car de la peinture, il en est bien question ici, dans cet atelier inspiré par Patrick Grainville, comme dans ces deux Cène - portraits de groupe en nudité gays et lesbiens - entourant l’image d’un couple homme/femme que tout semble séparer. De la difficulté du rapport entre les sexes ?

Giorgia Fiorio - «Le Don, 2000 – 2009»

Série à la fois documentaire et artistique sur le thème du rite.
De très belles images noir et blanc, au format majoritairement carré et où l'humain figure évidemment en première place.
Yoga, purification vaudou par l'eau‚ rituel péruvien aux légumes, peintures corporelles d'Éthiopie ou du Brésil : de très nombreuses pratiques sont représentées, toujours avec sensibilité, et avec une science naturelle du cadrage. Tout au plus, certaines images ont été un peu « dramatisées » au tirage afin de leur donner davantage de poids. Mais tout autre artifice est exclus.


Miguel Angel Rios - «AQUI»

Voici un sport que nous ne pratiquons guère en nos contrées : le lancer de toupie.
L'auteur, Miguel Angel Rios‚ lui même lanceur de «trompos», photographie son geste et celui de ses amis‚ sous forme de tirages couleur d'une beauté plastique simple et immédiate.
Mais il filme, aussi. Figurant une sorte d'improbable et dérisoire combat entre le bien et le mal‚ le ballet des toupies blanches et noires est présenté dans une salle dédiée, sous forme d'une installation vidéo originale à plusieurs écrans‚ où les petits soldats tournants s'affrontent dans le seul bruit de leur rotation et chute. Simple et symbolique à la fois.


Pierre Minot et Gilbert Gormezano - «L'Ombre, le Reflet»

On s'attardera enfin dans l’exposition «L'Ombre, le Reflet» de Minot et Gormezano, la plus énigmatique de celles présentées en ce moment. D’assez grands tirages noir et blanc, au format carré, sont assemblés en polyptiques naturalistes où l'existence furtive de l'homme est régulièrement évoquée. À travers les éléments les plus simples : eau, terre‚ pierres‚ végétaux, nuages. Et même lorsqu'elle est figurée debout‚ la silhouette humaine ne peut qu'avouer ici son essentielle fragilité.



A voir aussi : «American Dream», une collection de cartes postales photographiques éditées aux Etats-Unis entre 1900 et 1930, véritable concentré d’histoire américaine.


Calendrier des projections, animations et conférences à découvrir sur http://www.mep-fr.org/


Expositions visibles jusqu’au 5 avril 2009, à la
Maison Européenne de la Photographie (MEP),
5/7 rue de Fourcy,
75004 PARIS