vendredi 9 décembre 2011

Le Canon EOS-1D X chez Photo Prony



Premier de la classe ?



En marge des Journées Privilège Canon qui se déroulaient chez Photo Prony les 8, 9 et 10 décembre derniers, on pouvait déjà prendre en main le boîtier Canon EOS-1D X. Alors que celui-ci ne sera commercialisé qu'au printemps prochain ! 


Il ne s'agissait évidemment que d'un premier contact, permettant néanmoins d'apprécier les qualités les plus visibles de ce nouveau venu. À commencer par sa compacité et sa légèreté. L'ergonomie de ce modèle est très poussée et la saisie de l’appareil très naturelle. En plus du déclencheur proprement dit, quatre commandes de pré-déclenchement sont dupliquées et autorisent avec le même confort les cadrages horizontal et vertical.


D'un point de vue optique, le viseur très clair couvrant 100 % de l’image cadrée et le grand écran arrière de 8,11 cm apportent un confort exceptionnel. Canon suit aussi la tendance en dotant le système d'exploitation du boîtier de nombreuses aides en ligne, bien mises en valeur par cet écran très lisible de plus d’un million de pixels.

Côté technique, les 61 zones de détection de l'autofocus impressionnent, ainsi que ses multiples possibilités de configuration. On notera par exemple le mode de priorité au déclenchement, sans activation de l’autofocus, qui permet de réagir très rapidement (36 ms de latence à l’obturation). Ce mode peut d’ailleurs être aussitôt suivi d’une exposition avec priorité à la mise au point. La vitesse de réaction de ce boîtier est bien l'une de ses grandes forces : la cadence de prise de vue s'élève en effet à 14 image/s ! À cette vitesse, le miroir reste levé en permanence et l’on perd l’AF. Mais jusqu'à 12 image/s, le miroir se relève pour chaque exposition et l'autofocus reste actif, ce qui est un exploit.

Qui dit rapidité dit sensibilité. Sur ce point, le Canon D1X bat des records : de ISO 100 à ISO 50200 en natif... Et de ISO 50 à 204800 en mode élargi ! Nous avons testé la position 50200 ISO dans le magasin du XVIIe arrondissement et sur quelques vues effectuées dans la rue, au téléobjectif. Résultat : des images certes bruitées mais parfaitement exploitables, détaillées et justes du point de vue de la colorimétrie. Notons que le firmware n’est pas encore totalement finalisé. La netteté des motifs lointains séchés avec le 600 mm laisse rêveur, le flou des avant et arrière plans étant très agréable. Côté exposition et balance des blancs automatiques, rien à redire. Le capteur à 18,1 millions de pixels est bien évidemment au format «full frame» 24 x 36. Les vidéastes apprécieront quant à eux la possibilité de filmer en HD (1920 x 1080, codec H264) à 24, 25 et 30 image/s. 

Les photographes d'action et de sport vont aimer la possibilité de traitement des fichiers Raw, assez complète, que l’on peut effectuer directement avec l’appareil, ainsi que la connexion Gigabit Ethernet sur prise RJ45. Roch Lorente, responsable Pro Business Manager chez Canon France, le souligne : «Ce boîtier est évidemment conçu pour les professionnels et devrait être disponible en mars prochain. Nous en réserverons les premiers exemplaires aux agences de presse, car 2012 sera riche en événements médiatiques de toute sorte : jeux olympiques, élections présidentielles. À ce moment là il sera complètement stabilisé et devrait être proposé entre 6 et 7000 €. Vers avril, nous réorganiserons des journées où les amateurs pourront faire des essais avec le D1X et repartir avec leur carte mémoire pleine de clichés.»



Un lancement qui sera concomitant avec celui de la nouvelle famille de grands téléobjectifs de 600, 500, 400, et 300 mm, également présentés en avant première chez Photo Prony. Ici, ce qui frappe de prime abord, c'est la légèreté de ces nouvelles optiques par rapport à leur encombrement. Une réduction de poids due à la diminution du nombre de lentilles (qui passent par exemple de 18 à 16 sur le 600 mm), et à l’adoption de nouveaux alliages de magnésium et d'aluminium. Pour compenser la «simplification» de la formule optique du 600 mm, on note l’utilisation de 2 lentilles en fluorine, cristal très apprécié des opticiens pour sa très faible dispersion...

Le top départ est lancé… Il ne reste plus qu’à arriver dans les premiers pour passer commande !


 

53- 55 rue de Prony
75017 PARIS
tel : 01 47 63 68 56

Informations constructeur détaillées sur Canon Professional Network


vendredi 2 décembre 2011

Le laboratoire du Musée de la Cité de la Musique


Au delà des activités artistiques et muséographiques bien connues de la Cité de la Musique, qui sait que cette institution protéiforme abrite également un laboratoire d’étude et de restauration instrumentales où des techniques extrêmement pointues sont mises en œuvre de façon quotidienne ? 

Ce laboratoire, dirigé par Stéphane Vaiedelich, est placé sous l’égide du riche Musée de la Musique, dirigé par Eric De Visscher. Le musée rassemble près de 6000 objets, dont 4000 instruments. Musée et laboratoire existent depuis la création de la Cité, en 1995... 

(Lire la suite de l’article en cliquant sur les vignettes ci-dessous)





mercredi 23 novembre 2011

La Semaine du Son - Edition 2012



L'annonce officielle de la 9e édition de la Semaine du Son a eu lieu hier matin à l’Ircam, partenaire de la toute première heure.

L'occasion d'avoir un premier échange avec Jacques Attali, parrain du millésime 2012, un personnage de la sphère politique et médiatique dont on sait moins qu'il est l'auteur d'un essai de référence sur la chose sonore (Bruit, au PUF, première parution en 1977), et qu'il est aussi chef d'orchestre amateur.


De gauche à droite, Christian Hugonnet, Président de la Semaine du Son, 
Jacques Attali, parrain de l'édition 2012, et Frank Madlener, directeur de L'Ircam. 

L’intervention de Jacques Attali reprenait les idées fortes de son essai, et donnait (peut-être) un avant-goût des thèmes qu’il abordera lors de sa conférence introductive de la Semaine du Son, le 16 janvier prochain.

Face à l’auditoire composé de partenaires, sponsors et journalistes, il parle beaucoup de la musique en tant que métaphore de la société et insiste à dessein sur l'équilibre entre violence et liberté qu'elle suggère. La musique est aussi selon lui l'un des tout premiers révélateurs d'une culture et de ses aspirations. C’est par elle par exemple que nous avons fait la découverte culturelle de l’Afrique... Tout le corps social se trouve dans la musique, dans la manière dont elle est écoutée, pratiquée, communiquée, diffusée. Démographie et musique sont les deux facteurs clés pour comprendre un peuple, et pour analyser comment liberté et pouvoir y cohabitent.

La musique s’est toujours située à l'avant-garde : utilisation des techniques nouvelles, émergence de comportements, développement des réseaux communautaires. Ce qui met d’ailleurs les dictateurs de certains pays bien mal à l’aise. L’expression musicale reste le mystère de la transmutation du bruit en œuvre d'art. Toute chose peut être violence, ou se sublimer dans une forme artistique. Il faut donc s'émerveiller du bruit de la vie avant même qu’il se transforme en musique. Mais il faut aussi se méfier du bruit de la rumeur. Si, selon Murray Schaeffer, un des précédents parrains de cette manifestation, «les sons se suicident dès qu'ils sont émis», Attali préfère souligner que la musique est à la fois mémoire et préfiguration de la civilisation.

Actualité oblige, il dresse aussi un étonnant parallèle entre la musique et le monde de la finance !

Toutes deux sont des matières où l’abstraction est maîtresse. La musique est bien entendu l’art abstrait par excellence. Mais la finance effectue aussi la virtualisation de l’échange. Lorsque l’échange de monnaie ou de titres remplace le troc, il devient théoriquement silencieux (plus de phase de négociation), donc pacificié.
La musique, selon Attali, constitue une forme de canalisation de la violence. Elle donne un sens à cette violence, et historiquement, la relie très fortement à l’activité religieuse des hommes. En adoucissant les mœurs de ce dernier.
Très tôt, la propagation et l’exécution de la musique dans la sphère publique annonçaient la globalisation, la mondialisation des échanges que l’on observe aujourd’hui sur la planète finance.
Et d’une manière comparable, les deux disciplines sont gouvernées par les nombres et des principes. Des règles qui sont régulièrement transgressées aussi bien dans l’une ou l’autre discipline.

Quand au silence, il se rattache métaphoriquement à l'écoute de soi. «Aime-toi toi-même pour pouvoir aimer les autres» se transpose aisément en «Écoute-toi (ton silence), avant d'écouter les autres ». Une réflexion qui émerge aujourd'hui dans nos sociétés. Car si nous sommes encore souvent dans le faire ou l’avoir plutôt que dans l’être, nous accordons une valeur extrême au temps passé ensemble. Attali reste donc optimiste : contrairement à certaines apparences, la société ne se replie pas sur elle-même, et elle favorise l’expression (musicale) de l’individu et du groupe.

On attend donc avec impatience les ultimes développements de cette foisonnante pensée prospective pour janvier prochain.

Entre autres objectifs annoncés de la Semaine du Son 2012 il s’agira, selon Christian Hugonnet, de «faire connaître le Décibel aussi bien que le degré Celsius au grand public». Mais le programme ne se résume pas à cela !

Et outre la Belgique, la Suisse et le Québec, 2012 verra la participation de trois pays d’Amérique centrale et latine : le Mexique, la Colombie et l’Argentine.


Associez-vous à la Semaine du Son en devenant membre de l’association, ou même sponsor ! Le contact :

La Semaine du Son
52, rue René Boulanger 75010 PARIS 
Tel. 01 42 78 10 15 – Fax 01 48 03 43 13

Association loi 1901 : numéro d’ordre 98/4290 
SIRET 452 577 067 00013 – APE : 9499Z










lundi 21 novembre 2011

Pierre Boulez et l’orchestre de Paris


Un concert exceptionnel et gratuit, dans un lieu non moins exceptionnel : sous la pyramide du Louvre !

Grand invité du Louvre en 2008, Pierre Boulez y reviendra le 20 décembre 2011, à la tête de l’orchestre de Paris, pour offrir à plus de 2000 spectateurs un grand concert exceptionnel et gratuit sous la pyramide du Louvre.

Le chef d’orchestre français apprécie particulièrement l’atmosphère féérique de ces soirées sous l’écrin de verre et de lumière de Ieoh Ming Pei et la proximité avec le public qu’elles permettent. Après le triomphe de L’Oiseau de feu de Stravinski en décembre 2008 et en juin 2009, il dirigera l’orchestre de Paris, habitué du lieu, dans un programme consacré à deux compositeurs majeurs et deux œuvres phares du répertoire du XXe siècle : La Nuit transfigurée de Schoenberg, dans sa version orchestrale, et le Concerto pour orchestre de Bartok.

Ce rendez-vous est le premier d’une nouvelle série de trois concerts gratuits sous la pyramide qui auront lieu chaque saison en décembre jusqu’en 2013, avec l’orchestre de Paris dirigé par Pierre Boulez, et qui viennent s’ajouter aux concerts organisés depuis 2007 en juin pour la Fête de la musique, avec le même orchestre.

A noter également que nous retrouverons le chef et l’orchestre le mercredi 21 décembre 2011 Salle Pleyel, dans un programme similaire (La Nuit transfigurée de Schoenberg, le Concerto pour orchestre et le Concerto pour piano n° 2 de Bartok, avec Bertrand Chamayou). 


Mardi 20 décembre à 20h, sous la pyramide du Louvre :

Orchestre de Paris
Pierre Boulez, direction

• Arnold SCHOENBERG - La Nuit transfigurée
• Bela BARTÓK - Concerto pour orchestre

Informations pratiques :


- Accès par la pyramide du Louvre
- Informations : www.louvre.fr et au 01 40 20 55 55
- Entrée libre, dans la mesure des places disponibles.
- Public assis par terre.




dimanche 20 novembre 2011

SATIS - Novembre 2011




Le salon des pros

Loin de vouloir faire un compte rendu complet de cette manifestation annuelle, il nous paraît néanmoins utile d’en décrire certains aspects. Dire que ce SATIS fut l’occasion d’annonces extraordinaires serait sans doute exagéré. Néanmoins, l'édition 2011 regroupait une fois de plus un nombre assez représentatif d’acteurs majeurs de l’audio, de la vidéo professionnels et de l’industrie du cinéma, et permettait a minima de dégager les tendances technologiques du moment.

Le SATIS est donc un salon, grand mais pas immense, visité par plus de 15 000 personnes, et qui s’est tenu pour la première fois cette année à la Halle Frayssinet dans le 13e arrondissement de Paris. C’est donc tout d’abord l’occasion de déambuler dans les allées animées (et un peu bruyantes) à l’affût des nouveautés des constructeurs ou des démonstrations spectaculaires de certains exposants. 

Comme cet écran géant plasma Panasonic TH152UX1 (152 pouces soit 3,9 m de diagonale) de très haute définition, qui accueille le public dès l’entrée de la halle. Il affiche une résolution de 3840 pixels x 2160 lignes soit près de 8,3 Mégapixel - à comparer avec nos 1920 x 1080 lignes du moment (à peine plus que 2 Mégapixel). Ces chiffres sont également à mettre en perspective avec la définition actuelle de l’image la plus poussée pour les caméras numériques cinéma : elle est dite «4K» et affiche 4096 point x 2160 lignes, soit près de 8,9 Mégapixel. Pour l’instant, l’image cinéma reste donc très en avance sur le standard TVHD européen… On respire, mais l’ultra HD dans nos salons est presque pour demain !




L'Audio

Côté audio, on retrouve évidemment les grands du domaine, tels que Studer, Neve, SSL, Yamaha (stands en propre ou à travers leurs distributeurs).
















Chez Nagra par exemple, on pouvait voir et toucher le Nagra VI 60anniversaire équipé de sa belle façade alu, et le petit préampli-micro EMP à 2 canaux qui permet de compléter discrètement les 4 entrées micro du Nagra VI, ou d’enregistrer de manière autonome à la définition maxi de 48 kHz/16 bits (à gauche). On pouvait aussi y admirer le nouvel enregistreur portable SD sur cartes du même nom (à droite).

Nous retrouvions également la marque Antelope Audio, présente cette année au Salon Hifi Home Cinéma, ici avec ses horloges de studio de la série Isochrone, ses jolis et talentueux convertisseurs de la famille Zodiac, et un prototype du nouveau fleuron de la marque, l’Eclipse 384

Véritable préampli numérique haut de gamme, cet appareil comprend des étages d’entrée et sortie analogiques au niveau ligne, des convertisseurs AD et DA de la meilleure tenue, de nombreuses entrées et sorties numériques (électriques sp/dif, AES/EBU et optique TOSLink), et un système interne de double horloge qui trouvera son utilité surtout dans un contexte de conversion de fréquence. Mais cet appareil typé pro pourrait aussi bien équiper des installations domestiques de qualité…



Non loin de là, le distributeur Juke Box Limited déployait une belle panoplie de micros, préamplis, consoles, compresseur/limiteurs et autres effets analogiques, que l’on pouvait écouter notamment grâce à la gamme de casques Ultrasone, la marque allemande qui fait parler d’elle à juste titre depuis quelques années. Une comparaison rapide entre «l’ancienne» référence Pro 900 et la toute nouvelle Pro Signature s’avérait largement à l’avantage de cette dernière. En tout état de cause, ces casques présentent une transparence et une consistance sonores très remarquables.

Autre distributeur incontournable pour les preneurs de son : Areitec, le distributeur historique des marques Schoeps, Zaxcom, Sonosax. Ces deux derniers constructeurs de «mixettes» et d’enregistreurs portables numériques ont récemment enrichi leurs gammes, avec respectivement le modèle modulaire Zaxcom Nomad (jusqu’à 6 entrées micro et 12 pistes d’enregistrement au total, stockage sur carte CF ou SD, transfert des fichiers par Wi-Fi) et le Sonosax SX62R (comprenant un mixeur 6 voies avec un véritable bus de mixage stéréo analogique et enregistreur 8 pistes complet sur disque SSD et carte CF). Airetec importe également MicW, marque sino-anglaise produisant notamment le modèle i-436, petit micro de mesure de très bonne qualité permettant de transformer un i-phone en multimètre audio.

Chez DPA (ex Bruel & Kjaer), présentation de la nouvelle série Reference Standard Mics de transducteurs statiques modulaires. Ici encore il ne s’agissait pas d’une nouveauté absolue, mais il convenait néanmoins de revenir sur ce petit événement dans le monde de la prise de son. Jusqu’ici, DPA ne jurait que par le micro monocorps dédié à une seule application (omni, cardio, hyper cardio, etc…). Une manière pour la célèbre marque danoise de se rendre un peu plus accessible…

Signalons également AETA, fabricant français de codecs audio, qui depuis un an propose son sympathique ForMinX, enregistreur numérique compact à 4 entrées micro, qui constitue une alternative intéressante à certaines solutions plus prestigieuses mais également plus coûteuses.

Les monitors de studio allemands ADAM, dont certains modèles font les éloges de la presse audio domestique, étaient également de la partie. Leur fabrication est exemplaire, leur prix très attractif, et leur restitution sonore séduit de plus en plus de professionnels du studio.



Pour conclure cette partie consacrée au son, citons les sessions d’écoute organisées par Radio France, avec des extraits d’opéras, de reportages ou de concerts pop, sur un système 5.1 de monitors actifs et paramétrables de marque Dynaudio. On entendait par exemple des morceaux du concert de Patti Smith à New-York récemment diffusé sur France Inter, dans une version spatialisée inédite.

Malgré les difficultés rencontrées par l’équipe lors de la prise de son sur place, cette tentative d'immersion au sein du public s’avérait à l’écoute plutôt réussie. Le monde de la radio s’intéresse depuis longtemps aux techniques du multicanal, mais malheureusement sans véritables débouchés concrets de diffusion pour l’instant (si l’on excepte certaines prises réalisées pour la réalisation de DVD). Les ingénieurs du son de la maison ronde tentent néanmoins de mettre au point des protocoles «systématiques» permettant une mise en place et une exploitation rapides de prises de son multicanal. Notons que dans le cas du concert de Patti Smith, rien moins que 14 micros étaient utilisés, en plus des voies «scène» transmises par la régie de sonorisation (!) afin de recueillir l’ambiance de salle.


L'image

Côté image, on retrouvait bien sûr les grands du secteur, tant au niveau prise de vue que projection. Toujours en bonne place, les caméras allemandes Arriflex côtoient les marques japonaises Sony, CanonPanasonic et JVC.


Pour la projection, Christie et ProjectionDesign continuent de fournir une bonne partie du marché du projecteur cinéma et corporate (applications d’entreprise). Mais à la différence de ProjectionDesign, Christie n’aborde pas le marché grand-public.



Depuis quelques années, les nouveaux venus dans la vidéo pro sont paradoxalement les appareils photos numériques, rebaptisés DSLR (Digital Single Lens Reflex). Canon 5D en tête, appareil avec lequel de nombreux courts, moyen et même longs métrages ont désormais été tournés. Cette mouvance fait les beaux jours de fabricants d’accessoires pour l’appareil photo et la caméra tels que L'Aigle, jeune marque française qui propose, à des prix restant abordables, une série d’aides astucieuses à la prise de vue cinéma (supports, stabilisateurs à main, d’épaule ou avec harnais) utilisant les matériaux sélectionnés : latex hyper-élastique, fibre de carbone, carbure de tungstène, aluminium, titane.

Cette tendance profite également à des organismes proposant des formations à la prise en main de l’attirail du ciné-photographe (ou du reflex-vidéaste, comme on voudra), avec rappels théoriques et applications pratiques. Les autres grandes écoles de formation aux métiers de l’image et du son sont également présentes. Une bonne partie du public du SATIS est donc constituée par les étudiants et les enseignants de ces instituts…

Plusieurs sociétés proposent également le report du super 8 ou du 16 mm en vidéo (jusque là, rien d’exceptionnel) mais avec des fonctions automatisées de ré-étalonnage couleur et d’atténuation des à-coups pendant le filmage. Une solution qui s’adresse donc au cinéaste amateur (ou à son père, voire à son grand-père).




Au nombre des accessoires étonnants présents sur le salon, les hélicoptères miniatures télécommandés d’Air Drone (équipés de 6 rotors disposés en arc de cercle !) permettent d’emporter appareils photo et caméras pour des prises de vue aériennes qui coûtent moins cher que la sortie en avion. Sauf peut être si l’engin est mal piloté ! Mais ici, vous aurez à faire à de vrais professionnels.


La technique des écrans auto-stéréoscopiques se stabilise (ce que l’on ne voit pas sur l’écran ci-dessus, pourtant bien capable de reconstituer une saisissante impression de relief). Chez Relief Factory, on produit des films 3D promotionnels ou corporate nécessitant tout de même une captation image selon huit points de vue indépendants, et diffusés selon le procédé développé par Alioscopy. Chez 3D4COM, on aménage et on installe du matériel de diffusion 3D chez les professionnels. Chez Pepsicolor, la technologie mise en œuvre est moins gourmande en nombre de canaux mais tout aussi spectaculaire. Et ce prestataire se propose aussi de convertir tout bon footage 2D ou 3D (L+R) en images autostéréoscopiques avec d’excellents résultats.

NewTek  est l’un des géants de la régie audiovisuelle et propose entre autres choses toute une technologie de plateaux virtuels. 

Ou comment faire de la télévision dans un boudoir, tant il paraît facile d’habiller en temps réel un ou plusieurs speaker avec n’importe quel décor (et même de les positionner dans celui-ci de manière farfelue !).



Instituts de formation, presse et éditeurs spécialisés sont également présents et notamment Réalisason, le bi-mensuel français de l’audio pro, co-organisateur des conférences spécifiques qui se déroulaient dans les espaces Théma


Conférences

Car le SATIS, c’est aussi l’occasion d’assister à des conférences généralistes ou spécialisées, dont certaines devraient être déclarées  d’intérêt (grand) public ! 

Elles sont organisées selon les cas sur la grande scène de l’Agora, ou dans les plus petites salles dédiées à des sujets pointus, aussi divers que le Cloud Computing appliqué au broadcastl’intégration des résolutions caméra 4 et 5K dans les workflow actuels, l’utilisation de la réalité augmentée, ou encore, comme ici, l’Iphone comme couteau suisse de l’ingénieur du son, animée par Michel Pierre, directeur technique d’Areitec et Gisèle Clark, directrice de Réalisason.



Côté logiciels, ce sont les éditeurs tels qu’AdobeApple ou Avid qui délivrent en temps réel de nombreuses sessions de découverte ou de mini-formation sur leurs nouveaux produits. C’est ainsi que des formateurs chevronnés réquisitionnés pour la circonstance doivent présenter un maximum de fonctionnalités d’un Adobe Premiere ou d’un Final Cut Pro en un minimum de temps, avec une dextérité avoisinant les 24 clic-souris/s.


Parmi les conférences programmées à l'Agora, citons en guise de conclusion ouverte, «Nouvelles technologies en production 3D», donnée par Bernard Mandiburu, auteur de l’ouvrage «3D Movie Making» et Vice-President Technology de Volfoni. Une société fondée en 2007, leader dans la vente et la location de solutions 3D pour le cinéma en France

Cette intervention tentait de faire le point sur l’état du marché mondial et de la production de films en 3D, en évitant l’écueil de l'interminable collection de statistiques. Que faut-il en retenir ?

Nous ne l’avons peut être pas trop su en France, mais pour ainsi dire à peine lancé, le cinéma 3D a connu un été 2011 très difficile aux Etats Unis. Le relief au cinéma était-il déjà passé de mode ? En tous cas, ce marché a connu une baisse sensible de fréquentation par rapport au phénomène «Avatar». Et beaucoup d’observateurs se sont interrogés : finalement, à quoi sert la 3D ?
Cette remise en question suivait en fait le cycle naturel des nouvelles technologies, qui connaît souvent des phases de renaissance qui durent 1 ou 2 années à peu près tous les 25 ans, avant de re-sombrer dans l’oubli ou de s’installer pour de bon. Il en est allé ainsi du son multicanal (la quadraphonie de la fin des années 70) et, bien avant encore, de la stéréoscopie (l’engouement du public pour les anaglyphes date des années 20).
Finalement, il faut constater que le surcoût de la 3D relief au tournage est assez faible. La production 3D devient elle-même de plus en plus simple. Par ailleurs, les directeurs s’auto-censurent d’eux-mêmes. Il n’y a déjà plus beaucoup de films de «genre 3D» et chacun convient qu’un mauvais film 2D ne fera jamais un bon 3D… A l’inverse, selon l’avis de B.Mandiburu (et selon le nôtre aussi) «Pina» a été l'exemple remarquable d'une production réussie où la 3D a apporté un vrai plus.
Et c’est l’affluence dans les studios de post-production pour la conversion des blockbusters tournés en 2D à la 3D relief. Il n’y a pas que les «Star Wars» de Spielberg qui y passent ! Pendant ce temps, Peter Jackson tourne son nouvel opus en 3D, avec des caméras 4K voire 5K, à 48 im/s. Toute cette technologie a donc de beaux jours devant elle. D’autant plus qu’outre atlantique plus personne ne se plaint de mal au crâne à la sortie des salles car l’effet relief est aujourd’hui mieux dosé. Mieux encore, des études tendent à montrer que l’image animée en relief a un effet bénéfique sur les jeunes enfants dyslexiques qui présentent de gros problèmes de lecture : regarder régulièrement un film en 3D favoriserait l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. La 3D augmente la compréhension des messages ? Une ouverture dans laquelle ne vont pas manquer de s’engouffrer les producteur de contenus éducatifs. Tout ceci constitue un tableau peut être un peu idyllique… mais tout de même étayé par quelques faits incontournables.
Pour finir, quand quitterons-nous nos lunettes au cinema pour voir en stéréo ? Sans doute pas avant une dizaine d’années. Pour l’instant, l’écran autostéréoscopique est encore trop délicat à généraliser : pour une diffusion de très bonne qualité, il nécessite un tournage sous de nombreux angles de prise de vue. Ce procédé lenticulaire est gourmand en définition. Du coup, le minimum requis pour visualiser une image de haute qualité serait au minimum de 4K (voir l’intro). Dernier point : il ne peut s’observer que sous des incidences bien définies (positions du spectateur entre lesquelles l’image «saute»).



Pour retrouver toutes les informations relatives à ce salon ainsi que les podcasts des conférences, cliquer sur SATIS

Prochains rendez-vous professionnels du même type : les JTSE, salon international des techniques du spectacle, aux Entrepôts et Magasins Généraux de Paris (Porte de la Chapelle) les 29 et 30 novembre 2011,




puis le SIEL, salon des solutions scéniques et événementielles. Ce sera du 29 au 31 janvier 2012, à la Grande Halle de La Villette.









lundi 14 novembre 2011

Salon Haute Fidélité - Novembre 2011


La 9e édition du Salon Haute Fidélité s’est déroulée les 12 et 13 novembre derniers, en l’hôtel Marriott de Paris (14e arrondissement). De belles perspectives d'écoute pour les amateurs, venus en assez grand nombre dès les premières heures du samedi et restés, parfois en famille, jusqu'aux dernières minutes d'ouverture le dimanche soir.

Comme à notre habitude, nous avons poussé les portes d’une sélection de salles d’écoute afin de découvrir les belles surprises que nous réservaient les importateurs ou fabricants de matériels audio. Car même si ce salon reste à taille humaine, et uniquement dédié aux installations purement stéréophoniques, il m’aurait été difficile d’en faire une couverture complète.

L’intérêt pour l’audio haut de gamme se maintient donc, voire se développe, en dépit de la persistance d’une situation économique déplorable. Cela étant, entre visite de salon et prise de commande, il y a un pas que beaucoup hésitent à franchir. Malheureusement, il y a toujours parmi les visiteurs une proportion importante d’incrédules, qui ne viennent semble-t-il que pour se convaincre que cette haute fidélité est décidément beaucoup trop chère !

Leur opinion est justifiée par des résultats parfois décevants obtenus avec certains systèmes très coûteux, que les exposants ont évidemment du installer très vite. Mais pour comprendre l’attitude de ces déçus, il faut aussi noter une tendance à l’inflation des niveaux sonores dans les pièces d'écoute, et ce dès les premières heures du salon. Peut-être cela accélère-t-il le rodage des appareils, mais cela a également pour conséquence d’éloigner ceux dont le tympan est le plus sensible, à un moment où la plupart des installations ne délivrent pas le meilleur d’elles-mêmes. Il est bien sûr tentant de donner dans le spectaculaire lorsque l’on présente des systèmes hifi de haute performance. Mais n’oublions pas qu’un beau système est également fait pour profiter de toutes les subtilités de la musique... de chambre.

Par ailleurs, il est évident que les démonstrations les plus captivantes (et les plus sereines) sont celles effectuées à heures fixes, «à guichet fermé», en alternance avec le stand voisin. Certes, cela impose une discipline. Mais on aménage ainsi des plages horaires dédiées à la discussion avec les représentants des marques, à la déambulation autour de ces merveilles technologiques et… à une certaine forme de repos auditif. Conseil désintéressé de Signal sur bruit à l’attention de tous les exposants : généralisez cette manière de procéder et limitez un peu les niveaux sonores. Et vos visiteurs repartiront encore plus satisfaits qu’ils peuvent l’être aujourd’hui !


Aphrodite's Melody

Dans une très grande salle, l’importateur avait déployé une jolie collection d’enregistreurs Nagra, dans laquelle figuraient quelques petits monstres sacrés de l’audio pro. 




Les platines slovènes Kuzma et les enceintes canadiennes Verity Audio étant désormais assez bien connues en France‚ il fallait ici se pencher sur le cas d'un drôle d'appareil au look délicieusement désuet, mais qui regorge de concepts et de composants d’avant-garde. 


Il s’agit de l’ampli intégré suisse Dartzeel CTH 8550, un objet de luxe qui fait tout ou presque (étage phono MM et MC optionnel, réglage de gain individualisé sur toutes les entrées, potentiomètre de volume opto-couplé, grand afficheur plasma, 2 x 200 W de puissance de sortie) pour un peu moins de 20 000 €, et qui aurait pu décrocher un rôle dans La Planète Interdite. Restitution ample bien qu’un peu sèche dans les premiers moments du salon, mais tendance à plus de souplesse après quelques heures de fonctionnement. En tous cas, voila un intégré capable de driver un très gros système installé dans une très grande salle sans le moindre signe de faiblesse !



A quelques pas de là mais toujours chez le même importateur, on croyait reconnaître la silhouette des regrettés panneaux Apogee. 
Après examen, il s’agissait bien de transducteurs magnétodynamiques plans, mais de marque grecque Analysis
Les quelques premières minutes d’écoute s’avéraient un peu déroutantes, mais ces panneaux révélaient vite la magie dont ils sont capables : forte immersion dans l'évènement musical, profondeur de la scène sans commune mesure avec les quelques 1‚5 m qui les séparaient du mur arrière et très bonne descente dans le grave. 
Curieusement, ces panneaux ne semblaient pas totalement dénués de signature sonore : ils ne poussent tout de même pas la notion de définition absolue aussi loin que leur arrière-cousin américain. Il reste que, par principe, ce type de transducteur est hyper gourmant en courant et que même l’excellent intégré Dartzeel déjà cité n’y suffisait peut être pas tout à fait… En tous cas, une marque de transducteur à suivre !


ZED

A l’occasion de son 50e anniversaire, Kef a donc réalisé l’enceinte Blade (25000 € la paire), véritable ovni acoustique, dont nous parlions dans un récent compte-rendu de salon. La forme si particulière de ces haut-parleurs est rendue possible par l'adoption de la fibre de verre et à son moulage. Chaque enceinte n’abrite pas moins de quatre boomers et un haut parleur médium-aigües coaxial baptisé Uni-Q. Une structure qui s’avère en définitive totalement non résonnante. 

A la modulation du signal, lecteur Esoteric K03, horloges et DAC Antelope. Et pour remuer ces Blade (tout en les maintenant correctement en place !), deux blocs de puissance Pass Labs X 1000.5 de 1000 W en classe AB sont appelés à la rescousse (36000 € la paire), précédés par le nouveau préampli XP30 de la marque, en trois éléments séparés ! Attention, si ces monstres vous intéressent, il conviendra tout d’abord de refaire complètement l’installation électrique de votre domicile et de changer le calibre de votre abonnement…

Car il ne s’agit pas d’un système confidentiel ! Mais même dans une salle bondée à chaque tranche horaire d’écoute, la restitution est tout simplement majestueuse, sans redondance mais avec une totale maîtrise dans le grave, et avec une image à tomber. Un système câblé Stealth qui donnait une impression très proche de la réalité du concert (sur des prises de son bien faites, bien entendu). 



Fusion Acoustic




Un des stands les plus agréables à fréquenter d’un point de vue auditif, et qui présentait une triplette gagnante de marques de prestige : les enceintes Rockport Technologies Alya, le préampli Gryphon Mirage, le magnifique bloc stéréo Colosseum du même constructeur, et le lecteur EMM Labs XDS1

Ces quatre là distillaient une très belle écoute, ample et douce, fluide et précise. Quasiment magique ! D’ailleurs, en parlant de magie, les enceintes Alya partagent des principes de conception communs avec certains modèles d’une marque américaine ultra prestigieuse très en vogue ces dernières années... Elles ont été conçues pour donner le meilleur dans une pièce d’écoute de taille modeste (15 à 30 m2), même si leur prix ne l’est pas tout à fait ! 

Mais ici, dans une salle sensiblement plus grande, ce système de grande classe fonctionnait déjà très bien en début de journée le samedi. Preuve qu’il existe aussi des systèmes pointus capables de donner le maximum ou presque dès l’allumage des feux. 

Avec quelques (très) bons produits de base et du savoir-faire, on compose de savoureuses recettes, la touche finale de saveur étant délivrée par les câbles espagnols Fono Acustica Armonia - qui semblaient à la fois très transparents et délicats (et ont beaucoup fait parler d’eux ces derniers mois).


HDH Audio


A mon entrée sur ce stand un beau système s’exprimait librement, composé d’enceintes Stirling BBC LS3/6 et de blocs mono à tubes II Eighty de chez Quad (7000 € l’unité). Ça chantait et ça swinguait plutôt bien, avec des extraits musicaux du tout venant pas particulièrement typés audiophile. C’est bon signe ! La matière instrumentale était bien là, et la musicalité également. On retrouvait avec ces modèles Stirling tout ce que l’on a l’habitude d’apprécier chez les références anglaises telles que Rogers et Hartbeth, dont beaucoup de modèles furent conçus sur cahier des charges de la BBC.




Puis on élargissait le cadre en passant sur les grands panneaux électrostatiques Quad 2905 (environ 9000 €, selon finition), mais cette fois en association avec l'intégré II Classic Integrated de la marque (4300 €). En source, un lecteur Audiolab intégrant un étage préampli et un ensemble serveur Bel Canto en alternance. 
Le panneau s’avère sec et précis, avec toutefois quelques limitations en dynamique et en niveau absolu dans le grave, en partie dues au choix de l'alimentation avec le petit intégré. Mais la transparence est au rendez-vous, sans être toutefois exacerbée. Avec des morceaux de jazz vocal, on décode sans problème la signature des micros de la plupart des chanteurs. Un grand système intimiste en quelque sorte.


Privatech

Privatech faisait un peu le scoop du salon avec la présentation de l’association Steinway-Lyngdorf (en écoute sur réservation). Une marque depuis peu au portefeuille de l’importateur, à côté des plus traditionnelles enceintes Dali, des électroniques allemandes Audionet et américaines CaryLa démonstration Steinway était bien orchestrée par le responsable Europe de la marque et jouait ostensiblement sur l'aspect novateur et spectaculaire des deux systèmes présentés. 



On commençait par l’étonnant «petit» système de la Série S reposant sur une paire de mini-enceintes collées au mur et d’une paire de caissons de grave rejetés dans les coins de la pièce. 
Système capable d'un niveau impressionnant et de transitoires fulgurants. Malgré le placement contre le mur des satellites et des caissons, le système n’affichait pas de détimbrage flagrant ni de tendance au boursouflement du grave. Il faut préciser que le préampli numérique intègre un système de correction de pièce. En revanche, l’image stéréophonique reste relativement tassée dans le plan des enceintes, ce qui est relativement inévitable compte tenu du principe.
Les amplis sont numériques également et dédiés d’une part à l’alimentation des satellites, d’autre part aux caissons, sans passage dans le domaine analogique. La mise en perspective du volume et du niveau reproduits par rapport à la taille du système laissaient les auditeurs relativement pantois ! A 19000 € l’ensemble, on relativise un petit peu cet exploit. Mais un tel système reste attractif pour ceux qui souhaitent acquérir une installation audio de haute couture qui n’envahisse pas l’espace vital.

On passait ensuite au très gros Système D (on sourit), au cahier des charges subjectif jusqu’auboutiste : être capable de reproduire un piano Steinway Grand D et un orchestre au grand complet dans pratiquement n'importe quelle salle. 


Pari gagné semble-t-il ! Les enceintes du système D sont en fait des dipôles actifs numériques à deux voies d’amplification (de 400 W chacune). La borne préampli/lecteur intègre bien sûr un système sophistiqué de correction acoustique de pièce. Sa mise en œuvre repose sur une cartographie précise de la salle d’écoute dans une première phase de calibration, à l’installation du système.

La démonstration était menée avec des extraits mettant bien en évidence les qualités du système, mais en nombre assez limité. On commençait par l’orchestre du Danemark avec un extrait de concerto pour piano, on passait par Aaron Neville et on terminait par un extrait de The Wall, toujours très à la mode dans les salons. Cette configuration full range parfaitement équilibrée s’avèrait complètement à l'aise sur le programme classique et peut être un iota moins extraordinaire dans le registre pop... Un système full range remarquable, prodiguant une musicalité de très haut niveau pour la somme rondelette de 160 000 €.




BC Diffusion


En attendant de redonner un second souffle à la carrière des enceintes BC Acoustique (courant 2012), l’importateur présentait en statique une multitude de nouveaux produits dans des gammes de prix très attractives : les électroniques allemandes Block à la finition incroyable pour le prix (image ci-contre), les enceintes anglaises compactes Q Acoustics, les multiples sources et amplis TEAC.




En démonstration, le lecteur CD/SACD TEAC CD 2000 et l’ampli intégré AI 2000 alimentant les enceintes Q Acoustics 2050. Peut être le système le plus abordable du salon, mais pas en reste du point de vue de la musicalité.


IHT

Chez IHT, on faisait alterner deux écoutes. Tout d’abord, les petits monitors Dynaudio Focus 160 démontraient une réponse impressionnante dans le grave. L’ampleur subjective et la musicalité de ce petit système - alimenté par une source et un intégré Music Hall de modeste ramage - laissaient incrédule le plus blasé des audiophiles. Ces performances restaient de plus très constantes même en dehors de l’axe médian. Si l’on ajoute que cet ensemble ne coûte pas plus de 4000 €, nous n'étions ici pas loin du miracle. Sans doute le meilleur petit système du salon !




On passait ensuite un moment exceptionnel en compagnie d’une combinaison électroacoustique 100 % nordique, dans une pièce où, notons-le, les niveaux d'écoute restaient toujours raisonnables. Il s’agissait d’un système composé des enceintes Dynaudio Confidence C4 Mk2, du préampli Siltech C1, des lecteur CD EMC-1 et blocs de puissance Nemo d’Electrocompaniet. Câblage 100 % Siltech comme il se devait.


Un système full range magistral capable de beaucoup de swing, ceci notamment grâce à une source extrêmement chantante et détaillée : le «petit» lecteur Electrocompaniet à 5000 €. Ce dont on se rendait compte à l’évidence sur les voix de Shirley Horn ou de Louis Armstrong, qui reprenait à juste titre «It don’t mean a thing if it ain’t got that swing…».


Et l’on redécouvrait littéralement «We get requests» d’Oscar Peterson, comme s'il avait été enregistré hier et que l’on réécoutait le master en cabine avec l’ingé son. 


Et pour ce qui est du prix du système, il s'agissait presque d’une affaire : 100000 € en tout – mais dont 33000 pour le seul préampli ! 


Ce Siltech C1 est considéré par certains critiques comme l’un des meilleurs préamplis au monde. Il a été conçu par un surdoué de l'électronique, qui n'hésite pas à marier les tubes et une alimentation sur batteries. Des blocs de puissance monophoniques hybrides tubes transistors (en 2 châssis séparés) sont en préparation chez Siltech… aïe, aïe, aïe ! 




Tecsart

Il règne souvent un très joli capharnaüm sur le stand de cet importateur, toujours bourré de matériel. Cette édition ne faisait pas exception à la règle ! Mais à y regarder de plus près, deux systèmes étaient à l’écoute, avec quelques variations possibles.

D’un côté, le lecteur Lector CDP 7 avec étage de sortie tubes et alimentation séparée, un ampli intégré italien Mastersound 845 utilisant les tubes éponymes, et une paire d’enceintes monitor suisses  Heil AMT Aulos faisaient très bon ménage. Au menu, nous avions droit à l’acidité réaliste mais contrôlée de la trompette, la rondeur naturelle de la contrebasse, la luminosité délicate du piano. Tout y était (ou presque) pour environ 10000 €.




Après une rotation de 90° vers la gauche, on découvrait un système plus massif composé tout d’abord d’une platine vinyle EAT E-Flat au surprenant bras plat en fibre de carbone équipé de la cellule Yosegi (5 000 € le tout). Nous avions parlé de cette marque tchèque à son arrivée en France il y a deux ans. 


Côte électronique des références italiennes Audia Flight étaient bien entendu présentes : le lecteur CD One M déjà bien connu, le préampli Phono, et surtout les nouveaux préampli Strumento n°1 (12 000 €) et bloc stéréo Strumento n°4 (18 000 €). Leurs caractéristiques techniques sont proprement sidérantes. 


Ces électroniques mettaient en mouvement les robustes enceintes Fisher & Fischer SN 510 (9800 €) dont l’ébénisterie est en... ardoise naturelle. Du gros son très rapide. Il faut aimer les sensations fortes car les niveaux d’écoute, qu’encaissaient imperturbablement les enceintes allemandes, étaient ici assez élevés. Il faut reconnaître qu’il s’agissait d’une certaine forme d’absolu, mais pas forcément destiné aux âmes les plus sensibles…


Jazzy Bird

Enfin, à défaut de pouvoir s’offrir les systèmes les plus coûteux présentés ici, on pouvait toujours repartir du salon avec quelques galettes d’exception, telles que cette édition en deux 45 tr du séminal «Out of the cool» de Gil Evans, que l’importateur Jazzy Bird distribue activement en France pour le plus grand bonheur des collectionneurs de belles gravures…


Et donc, rendez-vous l’année prochaine pour les vingt ans du magazine Haute Fidélité et les dix ans de ce salon d’exception !