Le journal du In
Chick Corea en solo
Au micro, Chick explique ensuite qu'il souhaite rendre hommage aux pianistes qui l'ont influencé : Bill Evans, tout d'abord, dont il joue une version très personnelle de «Waltz for Debby». Puis, ce sont les maîtres Thelonious Monk et Bud Powell qui sont invoqués... maîtres qu'il allait écouter à New York, entre 1960 et 1975 : «They were my University !» dit-il très simplement, après avoir exécuté une sorte de medley entremêlant deux thèmes de chaque pianiste.
Mais les influences de Chick Corea ne sont pas qu'américaines, loin de là ! Toujours très didactique, il nous parle maintenant d'un musicien né à la fin du ... XVIIème siècle ! D'origine italienne mais ayant vécu en Espagne. Ne cherchez pas, c'est Domenico Scarlatti qui est maintenant convoqué ! Il a choisi une des 555 sonates pour clavecin composée par le prolixe italien, pour la relaxation. Il en sort la partition, nous la montre, la pose sur le chevalet. Et il en donne une interprétation très coulée, sans aucune rigueur académique. Très jazz spirit, mais sans ostentation. Ca fonctionne !
Le pianiste américain a d'autres héros classiques. On lui connaissait déjà son attirance pour Mozart et Beethoven, mais voila qu'il cite Scriabine et se propose de jouer les Préludes pour piano opus 11 n°4 et 6. Il se ravise à l'issue du premier : "Enough for Scriabine !" lance-t-il, souriant. Pour enchaîner sur une série de miniatures pleines de caractère qu'il a composées au retour de tournées dans les années 70.

Entracte ...

Voila de très grands jazzmen, et ils ont joué pour le public d'Enghien comme on passe une soirée entre amis.
Thank you, Professor Corea !
Crédits photographiques pour l'article :
Francis Barrier (couleur) et Christian Izorce (noir & blanc)
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