Mina scate à Montmartre
Arènes de Montmartre, il est 17h30, le trio a rendez-vous pour la balance.
Arrivé sur place le premier, le batteur Ichiro Onoe donne des consignes sur le nombre et la position des retours sur scène, tandis qu’il commence à monter lui-même sa batterie. Musicien et techniciens parlent le même langage et tombent rapidement d'accord sur les dispositions à prendre. Par rapport au centre de la scène dûment repéré par un point blanc, la formation se déploiera très simplement en triangle – mais c’est compter sans les incessants déplacements de Mina Agossi ! Chaque fût fait l'objet d'une vérification individuelle de sonorité au fur et à mesure du montage. Ce qui ne remplace évidemment pas l'accord final des peaux à la molette. Ichiro remplit sa grosse caisse de tissu amortissant…


Ishiro donne du pied de batterie pendant plusieurs minutes, ce qui exaspère gentiment son acolyte. Puis c'est l'essai de tous les fûts et cymbales, amplifiés cette fois. Aïe, ça fait mal ! L’amphithéâtre étant vide de public, c’est normal. Mais les micros d'overhead de la batterie ramassent trop la grosse caisse et les bruits de pas sur la scène. Soit. Toute l'opération est pilotée depuis la régie par les techniciens, en haut des gradins.


Ah, mais quelques gouttes de pluie viennent perturber les photographes qui rangent momentanément leurs appareils ! On attend la chanteuse. Pendant ce temps, c'est l'essai lumière effectué bien qu'il fasse encore jour.
Et voilà Mina Agossi, déjà toute en beauté !

21 h 00, le concert. Nous arrivons, après pluie et embouteillages, alors que le concert à débuté depuis peu. Bonne organisation, on nous remet un petit vêtement de pluie, et nous partons à la recherche d’une place assise. Peine perdue ! En dépit de l’orage qui s’est abattu sur Paris il y a une dizaine de minutes, le théâtre de plein air est bondé de capuches et k-ways.
Le batteur Ishiro «this man is insane»* Onoe tape à mains nues sur sa batterie. Boudiou ! Ca démarre fort, on dirait…


C’est le moment que le trio choisit pour se lancer dans un hallucinant «Twisted» dans lequel Mina se révèle plus qu’à l’aise ! Reprendre Pink Floyd façon jazz ne fait pas peur à l’infernal trio qui délivre sa relecture chaloupée de «Money».

Un long et savoureux «Undecided» (composé en 1938, et immédiatement popularisé par John Kirby, Ella Fitzgerald entre autres) clôt le concert en s’ouvrant sur un solo de batterie sec et rapide d'Ishiro…
Applaudissements…
Le rappel est enchaîné aussi sec, vu l’humidité ambiante. C’est de nouveau du Hendrix : «Third stone from the sun» (extrait du séminal Are you experienced ?) où Éric Jacot fait gémir sa contrebasse.
Nous quittons les lieux la musique au cœur et les bas de pantalon trempés. Un sacré bon moment !
* dixit Mina herself
Crédit photographique : Christian Izorce
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